Posté le: 02/10/09 21:15 Sujet du message: Scrii, Crac.
Il était une fois une petite fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette. Elle était à croquer, cette petite, avec ses cheveux d'un noir d'ébène et ses grands yeux ambres.
Un jour, la veille de noël, alors qu'elle déambulait, sautillante, elle croisa un chien. Longtemps, elle le regarda dans les yeux. Elle y vit ce regard qu'ont les gens en dérive, en perdition, le regard des perdus, des damnés et des princes déchus.
Avec son plus beau sourire et les iris pétillants, elle demanda, pleine de malice : "C'est quoi ton nom, le chien ?"
Et le chien lui répondit qu'il s'appelait Chien.
Ils allèrent, avec ce même pas lent mais joyeux, vers une station service. La jeune fille regarda avec des yeux ronds le prix du pétrole, et elle le trouva diablement élevé. Ils virent alors à quel point les doux rêves peuvent être amers.
Ils rentrèrent, éreintés et soupirants, chez la jeune dame. Elle vivait dans une petite maison grise mal éclairé, et un brin délabré. Fait étrange, Chien ne vit jamais les parents de la jouvencelle, et quelquefois, il voyait le regard de la jeune créature se poser, vide, sur un mur tout noir, pendant de longues heures; alors il s'allongeait sur les pieds de la demoiselle et s'endormait.
La jeune fille ne fêtait pas noël, pas de crèche, pas d'arbre illuminé, pas de cadeau. Elle vivait dans un monde bizarre, en noir et en blanc, à l'abri des masques, à l'abri de la chaleur, à l'abri de la vie.
Toujours, toujours, sa robe était propre et repassée, et ceci malgré, à l'image de la maison, les états parfois pitoyable de celles-ci. Dans cet étrange univers, Chien pensait parfois que le seul mensonge, c'était elle.
Mais le temps passait et la jeune fille grandissait.
Au second noël, elle se laissa pousser les cheveux, et elle fixa le mur, longtemps...
Au cinquième, elle commença à prendre les formes qu'ont les femmes.
Au sixième, elle eut 13 années, et, pendant des heures, elle fixa ce même mur.
Au septième, elle s'offrit un métier à tisser et du chanvre. C'était son premier cadeau de noël.
Ce métier à tisser, elle le plaça en face du mur, et elle tissa, avec ses petites mains, tout en le fixant, ce mur tout noir. Et Chien crut voir une tâche blanche y apparaître, et qui grandissait, au fil des jours.
Chaque dimanche, elle tissait le chanvre, sri, sri, sri.
Le premier dimanche, sri, sri, sri, sri... Et le deuxième dimanche, sri, sri, sri, et le troisième, puis le quatrième, puis le cinquième, puis le sixième ...
Elle tissait, tissait, et lassé, Chien partait voyager, ses pattes grinçantes sur le vieux parquet du pavillon.
Le premier dimanche, cric crac cric, et le deuxième, cric crac cric, puis le troisième, cric crac crac, puis le quatrième, puis le cinquième, puis le sixième ...
Et, au septième, la jeune fille avait fini une jolie écharpe en chanvre. Et Chien se dit que c'était étrange. On aurait presque dit un nœud coulant.
Il regarda avec ses yeux fatigués le mur et remarqua qu'il était presque totalement blanc.
Plus tard, bien plus tard, à la veille du huitième noël, il retournait à la station service, et il achetait un joli petit bidon d'essence, tout rouge, tout beau, presque trop pour une chose aussi banale.
Quand alors, enfin, il rentrait dans le vieux pavillon, il vit la petite, sa maîtresse, son amour, sa chevelure noire tombant raide sur son visage, se balancer, un ravissant collier de chanvre autour du cou.
Elle souriait pauvre créature, et le mur, derrière elle, était totalement blanc, comme un miroir. Le chien y vit son reflet, et il y vit ses yeux.
Lentement, il renversa le bidon et alla se coucher au pied de sa maîtresse.
Puis, il craqua une allumette.
Sriiii, crac.
Un rêve de fièvre que j'ai essayé de mettre par écrit, j'dois être un brin cinglé. (Et ouai, la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette est un bouquin de Stieg Larsson , mais c'est un rêve, et allez savoir pourquoi j'ai rêvé de ça.)
Et oui, les paragraphes sont mal foutus. _________________
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1617 Sujets: 62 Spécialité en worldedit: Pourquoi pas ? Médailles: 1 (En savoir plus...)
Posté le: 02/10/09 21:21 Sujet du message:
Citation:
Un rêve de fièvre que j'ai essayé de mettre par écrit, j'dois être un brin cinglé. (Et ouai, la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette est un bouquin de Stieg Larsson , mais c'est un rêve, et allez savoir pourquoi j'ai rêvé de ça.)
Qui t'a dit que c'était un rêve ? _________________
Brissou de Mourièssou Créateur de sorts, depuis 1936.
Inscrit le: 30 Aoû 2007 Messages: 1510 Sujets: 26 Spécialité en worldedit: Développer des jeux vidéos pour le fun, donc world edit c'est comme faire une addition. Médailles: 2 (En savoir plus...)
Posté le: 02/10/09 21:23 Sujet du message:
Lol je trouve ça pas mal du tout, c'est original et ça change des histoires à dormir par debout des autres membres _________________
Dernière édition par Brissou de Mourièssou le 02/10/09 21:40; édité 1 fois
Faut pas abuser des lectures de Stephen king et stieg larsonn
Je pense pas avoir déjà ouvert un Stephen king ou Stieg Larsonn, c'est bien le problème. J'ai juste vu la couverture du livre de Larsonn et le titre m'avait marqué sur le coup. _________________
Comme quoi? Ouvrir une porte et tomber dans le vide? (Le premier qui se fout de ma gueule euh... j'verrais ce que je lui fait à ce moment là ).
Les rêves sont toujours des choses bizarres, il suffit de découvrir leurs signignification cachés pour savoir quelque chose qui t'a marqué. _________________
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