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Le funeste désert

 
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 Bizzardbizzare



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MessagePosté le: 02/03/09 15:24    Sujet du message: Le funeste désert Citer

Au dela de ce titre moisi, voila une nouvelle que je tente d'écrire - je ne créé pas de post commentaire car le total n'excédera pas 20pages words. Si vous avez lu du Lovecraft, vous reconnaîtrez facilement son influence ici.

Je met la première partie, je mettrais la fin demain, si je la termine - ce qui est probable.

Chacun de vos commentaires est apprécié.

EDIT: Si vous avez la bonté de lire ces 9 (eh oui) pages words, merci de me dire si vous avez ressenti ne serait-ce qu'un peu de peur pendant le récit. Razz

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J’écris ces pages à la hâte, dans le train sensé me ramener à Santiago. Le sentiment d’inquiétude qui m’oppresse sera peut être percevable lors de l’étude de mon texte, en raison de la nature de mes écrits et de la forme des lettres, défigurées par les soubresauts de mon écriture. Mais avant tout, il faut savoir qu’elle est justifiée, car, à moins que mes craintes actuelles ne soient que de la paranoïa due à mes horribles périples, j’aurais juré que le contrôleur à l’entrée du wagon me fixait avec une insistance et un regard qui était bien typique d’eux.

Je me nomme Alphonse, Alphonse Messer, passionné de sciences, récemment astronomiques et plus anciennement médicinales. J’ai achevé mes études en 1908, soit à l’âge de 25 ans, ce qui m’en donne a cette heure même 37, 8 mois et 11 jours. Ces chiffres ne sont d’aucune utilité pour la description de ce que contre quoi je veux vous mettre en garde, mais j’ai l’impression qu’en les écrivant, le frisson qui m’a gagné disparaît peu à peu, alors que je me rapproche de la réalité.

Je tâcherais d’aller à l’essentiel, d’abord en vous expliquant pourquoi vous, que je veux avertir, qui que vous soyez, journaliste, scientifique, homme d’état ou simple passant curieux, devez comprendre que les recherches cosmiques ne sont pas, bien au contraire, un des projets que l’homme doit entreprendre, ou alors pour s’en méfier. Les étoiles dont nous sondons désespérément les secrets pourraient bien nous révéler l’un, sinon le plus terrible d'entre eux, alors même que nous n’y attendons pas.

Je fus mis sur le chemin de cette découverte un jour du printemps 1919, alors que je fus détaché de mon service d’astronomie de l’observatoire de Besançon, France, pour rejoindre une petite structure dont la location rendait les recherches prometteuses, dans le désert d’Atacama au Chili. A vrai dire, j’avais moi-même joué des pieds et des mains pour obtenir ce transfert, sinon cette opportunité, devrais-je avouer, de visiter ce pays si merveilleusement décrit. L’homme de sciences véritable ne doit pas se borner à la spécialité de sa matière, mais a le devoir de s’instruire de tout ce qu’il peut. J’étais un de ceux la, mais cette affirmation que j’assénais avec force et conviction me semble désormais faussée, car il est des connaissances dont il ne vaut mieux pas entendre l’évocation.

Mon arrivée au Chili fut un véritable plaisir pour moi, je n’attendais pas moins de ce pays en fulgurante progression économique disait-on, qu’une vivacité et un exotisme semblable. Quelques jours de trains puis de voiture au travers de paysages fantastiques pour un européen tel que moi, firent partie des plus beaux, mais malheureusement des derniers peut être, jours de ma vie.

Lorsque j’arrivais au désert d’Atacama, cette terre terrible, qui semble s’opposer à la vie même, d’une aridité monstrueuse, je fus frappé par le contraste, et songeait déjà avec quelque appréhension que j’allais devoir y séjourner, sinon y exercer, pendant une poignée d’années.

L’observatoire, difficile d’accès car logé dans les montagnes, apaisa mes craintes à la vue de la légère animation qui s’en dégageait. Quelques hommes faisaient des va et vient. De ce que j’en savais, il s’agissait d’une construction du gouvernement Chilien, dirigée par un compatriote, celui à qui je devais ma chance d’être arrivé jusqu’ici, le Pr. Auguste Chaumer. Ce vieil homme à l’allure joyeuse et rondouillarde et à la barbe blanche qui commençait à s’étendre avait un air capable de dissiper toutes vos inquiétudes. Il me salua avec beaucoup de satisfaction, heureux de pouvoir enfin reparler sa langue natale, me présentant ensuite l’équipe, entièrement Chilienne et le bâtiment, d’une qualité et d’une technologie certes moindres que celle que j’avais pu utiliser à Besançon, mais qui, combinées à la qualité de la vision nocturne et de la hauteur de l’endroit, ne pouvait que laisser présager le meilleur.

La fin de la journée s’écoula ainsi en bonne compagnie et je fus finalement bienheureux de pouvoir penser au sommeil, après toutes ces heures de trajets. Contrairement à ce que j’attendais, il n’y avait pas manière de loger dans l’observatoire, en dehors des deux vigiles qui d’après Chaumer n’en bougeaient jamais. Mais le bonhomme affable m’indiqua qu’avant mon arrivée il m’avait dégotté une place dans un hôtel à a peine une heure de route de l’établissement. Je réprimais une légère protestation en apprenant que cet hôtel, tout comme le village environnant se trouvait dans le désert, mais mon interlocuteur se contenta de ricaner, m’assurant qu’il n’y avait aucune crainte à me faire. Lui et le reste de l’équipe logeaient à San Pedro de Atacama, mais le trajet était plus désagréable et la location plus chère. Tout de même reconnaissant de ne pas avoir à me charger de cette tâche superflue, je lui fus d’autant plus redevable quand il se proposa de me conduire là bas.
San Rio de Atacama, la bourgade ou je pu reposer, n’avait pas grand-chose à voir avec les autres villages que je pu croiser durant mon voyage. Sans doute était-ce la sordide sensation d’immatérialité qui me faisait presque regretter de m’être aventuré jusqu’ici, ou bien le terrible silence du désert, plus mort et aride qu’aucun autre jurait t’on, en tout cas, je ne me reconnaissais pas au Chili en y entrant. La nuit, sans doute, me jouait des tours, j’eus un frémissement devant ces sombres bâtisses à l’architecture et à l’habitation douteuse. On eut pu dire qu’il n’y avait pas un chat qu’on n’eut été plus dans le vrai : Aucune chose ne semblait y vivre. Le désert même, dans son inhospitalité démente, laissait entrevoir quelques créatures, ou à défaut, de la lumière. Ici, les quelques rayons du soleil étaient barrés par les indescriptibles constructions de matériaux rongés par la force de quelque mystérieuse pression et rien, pas même un animal domestique n’errait dans ces rues convulsées. Le Pr. Chaumer n’était pas non plus aussi débordant de joie qu’à l’habitude, et même ces blagues ne parvenaient pas à détendre l’atmosphère. La ville semblait morte, excepté le grand lieu qui faisait office de maire et l’hôtel, massif, imposant et terrifiant qui nous faisait désormais face. Quelques lueurs prudentes émanaient de ses fenêtres.

Nous pénétrâmes à l’intérieur pour y trouver un réceptionniste bourru qui me fournit mes clés avec une sorte de dégoût et nous expliqua avec maladresse que l’électricité était chose presque inconnue ici. Seuls l’hôtel et la mairie en disposait, grâce a des batteries privées. Mon ami s’apprêta à prendre également une chambre pour lui, en vue de me reconduire le lendemain à l’observatoire, mais le gardien, maugréant, indiqua que quelques jeunes s’amusaient à faire le taxi, à quelques pas seulement de l’hôtel. Décochant un grand éclat de rire, Chaumer ajouta que cela ne serait que quelques frais supplémentaires que le gouvernement prendrait en compte et que, Dieu, quelques pesos de moins ne ruineraient pas le Chili. Me souhaitant une bonne nuit, il repartit à San Pedro sans plus attendre, assommé par la fatigue. Je fus moi-même conduit à ma chambre, lieu exigu et dépouillé, d’apparence propre mais de sensations suintante, humide, habité par une présence autre qui fit que je passais là la plus horrible de mes nuits. Désormais, je me féliciterais plutôt de parvenir à trouver le sommeil plutôt que de trouver logement convenable, car même la fatigue la plus assourdissante ne peut vous faire quitter l’éveil une fois que certaines choses se sont à jamais gravée dans votre esprit.
_________________


Dernière édition par Bizzardbizzare le 03/03/09 16:16; édité 1 fois
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 Bizzardbizzare



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MessagePosté le: 03/03/09 16:15    Sujet du message: Citer

Je ne sais toujours pas ce qui fut le plus désagréable, de ce lit grinçant ou de ces murs moites, de ces volets délabrés ou de la température, qui, a en juger par le froid que je ressentis jusqu’au lever du soleil ne dépassait pas 0 degrés. Mais tout cela n’était rien en comparaison des bruits que je pu entendre, du sifflement pervers du vent qui semblait se jouer de mes sens, ou de ces glapissements insensés qui semblaient provenir de l’intérieur même des murs. Mon esprit rationnel et cartésien ne fut pas dérangé, pensant que ces sons inhumains provenaient du chauffage à eau et de tuyaux embourbés, mais lorsqu’ils commencèrent à s’accompagner d’un terrible feulement, je me mis à trembler. Pour peu que je puisse relier ces sons inhabituels, on eut dit qu’une sorte de chat monstrueux tentait de respirer dans un étang de limon. Au bout de trois heures, ou je ne dormais pas, les yeux regardant tour à tour chacun des murs avec une crainte latente et inexplicable, je finis par m’endormir, constatant que ces bruitages immondes avaient cessés. Je fus réveillé au milieu de mon sommeil par un cri, de colère me sembla t’il, qui relança l’écho insensé a travers les tuyauteries.

Je ne pu me résoudre au sommeil que longtemps après, me convainquant qu’il s’agissait sans doute d’un problème lié à la chaudière. L’explication me semblait convenable, et après quelques minutes, je m’assoupissais, mais d’une léthargie inquiétante, parcourue de nombreux cauchemars et apparitions grotesques, ou je fus sans doute pris de spasme, quittant les bras de Morphée très nerveux, les draps de mon lit expédiés dans toutes les directions.

Heureusement, le soleil avait repris sa place dans le ciel, et si la température tendait cette fois à l’excès inverse, je fus soulagé de constater que tout cela n’était probablement qu’un mauvais rêve. Tout du moins je le croyais, et aujourd’hui encore, j’hésite à me prononcer définitivement, car si la consonance de cet écho sournois n’était pas typique d’eux, il est possible que d’autres formes d’horreurs se soient logés dans les conduits de cet infâme hôtel de ville maudite.

Je m’habillai calmement, évacuant peu a peu les insensées horreurs pour me concentrer sur le monde plus tangible. A la lueur du jour, ma chambre demeurait d’une saleté et d’une négligence repoussante, mais bel et bien humaine. Sans doute le peu de visiteurs ne rendaient ils pas enclin le personnel à faire du zèle. Le sable était présent presque partout, entrant par les fenêtres brisées, une des ampoules était hors d’état de marche et les quelques meubles paraissaient rongés par les âges. Je décidais de parler de tout ça au Pr. Chaumer, pressentant que le brave homme serait sans doute capable de me trouver un logement plus convenable.

Le réceptionniste bourru de la veille avait disparu, laissant place a un homme plus jeune mais d’apparence guère plus engageante, qui se révéla cependant fort courtois en m’indiquant tout ce que je désirais savoir, m’assurant que l’air sombre de la bourgade la nuit ne représentait rien de ce qu’elle offrait le jour. D’ailleurs, il gageait que je finirais par habiter ici, tant lui-même s’y était plu.

Je vaquai alors un peu dans les ruelles, qui, malgré le discours rassurant que l’on m’avait tenu, me paraissaient toujours aussi peu attirantes. Vétustes, les quelques maisons grotesques tenaient debout par on ne sait quel miracle. L’activité était faible, je n’y croisais que rarement quelque habitant, d’allure autochtone, qui baissaient le regard lorsqu’ils m’apercevaient. Il n’y avait pas de restaurant, juste un magasin de fournitures générales, ou j’apercevais des étalages de nourriture parmi le fatras général ; et, plus loin, un terrain ou trois jeunes gens semblaient attendre. Leur vue me fit un effet bizarre, car je n’avais croisé que des hommes et femmes d’âge mûr, boitant, faibles, silencieux et refermés, alors que ces trois là contrastaient en tout points. Il devait s’agir de ceux dont le réceptionniste avait parlé.

Ils étaient donc trois, arrivés ici par le plus grand des hasards en quittant Calama, souhaitant échapper à la direction familiale. Il y’avait quelques mois de cela, ils étaient tout trois partis en voiture et vivaient désormais, libres disaient ils. Leur affaire était fort simple, ils conduisaient quelque voyageur égaré dans les environs pour un faible tarif. Je convins alors d’un transport quotidien, et je fus emporté de satisfaction en constatant que le véhicule était de bonne marque française, une splendide Peugeot VC2 de 1909. Pour sur, l’engin devait être réticent au voyage dans un tel endroit, mais on m’assura qu’il n’en était rien – il était, disaient ils « améliorés » par leurs bricolages.

Je fis connaissance pendant le trajet avec le plus âgé de la bande, Miguel, avec qui j’échangeais longuement à propos du pays. Peu avant l’arrivée à l’observatoire, je lui confiais, embarrassé, mes sensations de la nuit, mais, sans se moquer, il me conseilla de ne pas m’en inquiéter. Il avait lui-même séjourné à l’hôtel et constaté les mêmes évènements, mais il affirmait avoir vu la chose qui servait de chaumière. Dieu, qu’il était difficile de concevoir un tel odieux instrument ! Il ne fut même pas en mesure de déterminer s’il s’agissait vraiment de cela, mais si tel était le cas, autant se sentir heureux de n’avoir que des échos sourds. Un objet d’une envergure si colossale et d’une machinerie si bizarrement montée pourrait provoquer un vacarme vingt fois plus infernal. Mais nous arrivâmes à destination, et après lui avoir payé sa course et indiqué l’heure ou je comptais quitter le travail, je me rendais voir le Pr. Chaumer.

Celui ci adopta la même attitude que le jeune Miguel, m’exhortant à ne pas tenir compte de ce qui pouvait survenir dans cet hôtel douteux, dans un grand éclat de rire.

La journée se déroula sans souci, alors que j’examinais les notes des scientifiques et apprenait quelques bribes de Chilien, et je fus mis au fait des horaires d’étude stellaires. On me donna un mois pour prendre connaissance des travaux réalisés ici avant que je ne me mette avec le reste de l’équipe à l’examen du cosmos. Pour sûr, j’avais matière à faire, ne serais-ce que les diverses instructions de maniement du télescope, engin nouveau, révolutionnaire m’assurait-on avec de grands sourires. Chaumer semblait en douter, avouant penaud que le système lui semblait plus obscur que les machineries françaises, mais que, Diable, lui-même était parvenu à faire marcher la bête. A la tombée de la nuit, alors qu’une partie de l’équipe quittait le bâtiment, il me chargea d’un lourd carton ou résidaient les dossiers à mémoriser. Il me recommanda de rester chez moi quelques jours au lieu de venir traîner ici, ou il régnait une intense chaleur et ou je ne trouvais pas grand-chose à faire – ma maîtrise de l’espagnol restait apparemment insuffisante pour comprendre le complexe appareillage scientifique.

Je séjournais alors quelques jours à San Rio, dormant le matin et travaillant la nuit, suspectant un retour des horribles bruitages qui m’avaient tant marqués. A la fin de la semaine, je repartis, la tête pleine des instructions du manuel et des notes des astronomes. Entre temps, il me fut forcé d’admettre que le village n’était pas si terrible que ça le jour, les prix étant exceptionnellement bas et la population très calme. Sans doute trop pour moi, car je ne parvenais pas à lier une quelconque conversation avec les habitants, hormis les trois jeunes gens. Chacune de mes questions recevait pour réponse un oui, un non ou un grognement. Je ne m’y sentais pas à ma place, sentiment que je soupçonnais d’être du au peu de contact des villageois avec le reste du monde. Je n’apercevais que des signes de vie discrets sur mon passage, comme si la ville ne vivait pas vraiment. L’hôtel était désert, exception faite d’un voyageur occasionnel, qui me confiaient ce même sentiment d’oppression que ce que j’avais ressenti lors de mon arrivée.

J’ai dit que la bourgade semblait presque morte de jour, mais de nuit ! Je n’osais pas sortir de l’hôtel, et ce, non a cause d’une peur panique, mais d’une peur latente, de cet insidieuse sensation de néant. Une fois que je m’étais forcé à vadrouiller hors de l’immeuble, je n’avais trouvé que des baraques croulantes, menaçantes, ainsi qu’un vent glaçant. La tempête avait semblé redoubler au fur et a mesure que j’avançais, rajoutant du sable sur les ruelles déjà mal entretenues, et m’avait forcé a battre en retraite. A l’époque, j’avais pensé qu’il s’agissait la d’une preuve de plus que cette terre désirait me repousser, mais maintenant, je sais qu’elle voulait me préserver. Car si il m’avait été donné de voir distinctement ce qui se produisait à cet instant a quelques mètres de moi, sans pouvoir prédire ma réaction, il en aurait sans doute découlé des conséquences funestes. Oui, si le vent ne s’était pas levé, je serais à coup sûr allé observer cette tuyauterie de plus près, et je ne serais pas la, dans le train, à ressasser mes terribles aventures.

J’en étais venu à me lier d’amitié avec les trois jeunes, Miguel en particulier que je voyais presque chaque jour, les deux autres allant souvent courir le monde. Eux-mêmes ne sortaient pas la nuit, mais ils jurèrent que les tempêtes de sables étaient fréquentes ici, en bordure du désert.

Je fus donc reconduit à l’observatoire et y commençait les premières utilisations et observations célestes. Quelle surprise que de voir toutes les possibilités que donnaient ces appareils ! Je crains que la race humaine ne puisse accéder a un tel degré de perfection et de maîtrise avant quelques siècles encore, mais au vu des découvertes que je fis il y’a encore a peine quelques jours, il vaut mieux que nous retardions le moment ou nous tenterons a nouveau d’approcher les connaissances cosmiques.

Le télescope, et tous les appareils qui fonctionnaient de concerts avec lui étaient effectivement fantastiques. J’étais stupéfié par l’efficacité des procédés révolutionnaires dont les scientifiques Chiliens évoquaient a mi voix qu’il ne s’agissait même pas d’une mise en application totale de leur découverte. Chaumer restait muet à ce sujet, aussi content de l’objet que moi, mais jurant par tous les dieux qu’il ne comprenait rien à son fonctionnement. De sombre affaires de secret d’état, disait il, trainaient sans doute. Mieux valait l’utiliser et déduire plutôt que de trop s’interroger ouvertement à ce sujet.

Une autre semaine s’écoulait ainsi, ou je tentais de rester le moins possible a San Rio, ou alors en compagnie des jeunes gens. La population semblait me fuir, et moi aussi je les fuyais ; ayant pu apercevoir certain d’entre eux, racornis comme du bois centenaire. Le marchand même était immuable, ramassant la monnaie avec un geste mécanique, son visage ridé et inexpressif le suggérant à peine humain. Occasionnellement, un camion de ravitaillement passait, le plus fréquemment conduit par un des habitants du village. Le hameau semblait véritablement coupé du reste du monde.

La mairie paraissait presque désaffectée ; je m’y rendis quelques fois, n’y trouvant que des fonctionnaires inactifs et minés par l’âge. J’observais une étrange cave à la porte cadenassé qui me glaça au point que j’en frissonnais, car sa stature massive dégageait une énergie malsaine. Le verrou même était d’une couleur et d’une teneur inconnue, indescriptible. Un patchwork de marron, de jaune, de vert, comme si un peintre fou eu dilué des quantités indéchiffrables d’enduits dans d’autres, sans pour autant qu’un mélange ne s’opère.

A la fin de cette seconde semaine, Miguel tomba subitement malade. Devant rester au lit, toussant a de nombreuses occasions, paraissant très pâle, il me confia les clés de la voiture, sachant qu’il pouvait me faire confiance. Touché par cette preuve d’amitié, je tâchais de lui rendre visite aussi souvent que je le pouvais, car ses deux amis furent à leur tour touchés par le mal. Je suspectais qu’il s’agisse la d’une affection typique de cette région car je n’avais jamais rien vu de tel : Ils crachaient du sang mêlée a une bouillie noire-verdâtre totalement immonde, et des cloques se formaient sur la peau, qui brunissait. Je suggérais une infection par l’eau, me déplaçant jusqu'à San Pedro pour acheter moi-même des bouteilles saines (l’eau qui sortait on-ne-sait-comment des robinets de San Rio possédait un goût infâme qui m’avait empêché d’en boire plus de deux gorgées). En effet, l’état des jeunes s’améliora peu à peu. Le réceptionniste de l’hôtel m’indiqua, le soir même que les premières guérisons commençaient, que c’était un mal ancien de la région.

Il m’apparu comme paniqué en parlant de la chose, comme d’une malédiction, et, de par les légendes qui courraient, il fallait s’attendre à une brutale rechute. Pour finir, il me signala qu’un médecin résidait à San Rio. J’envoyais les jeunes gens le trouver, et m’endormit moi-même cette nuit la sans entendre un seul bruit étrange.

Il va sans dire qu’a ce stade de la lecture, le lecteur a peut être commencé à prendre conscience des horreurs qui nous guettent, mais il ne dispose alors que des fragments les plus insignifiants du puzzle. Il faut avoir entendu ces bruits et avoir vu ces symptômes terrifiants pour être, à ce seul moment, convaincu de la nécessité de raser à jamais toute trace de cette ville et de son hideuse somnolence, mais également d’interdire tout trajet dans les environs. Si ce récit a pu vous convaincre jusqu’alors, je puis garder espoir que ma tâche soit accomplie et que vous n’aurez pas besoin de connaître les monstrueux ressorts de la véritable damnation pour conclure qu’il est urgent d’agir.

Le médecin fut, selon les paroles de mes amis, alarmé à la vue de cette résurgence d’un autre âge. Il ordonna la plus stricte des quarantaines et leur confia un remède a la vue et à l’odeur presque aussi repoussante que le mal à combattre.

Je parlais a nouveau avec le Pr. Chaumer, qui cette fois ne reçut pas bien la nouvelle, car il arrivait selon lui, une prochaine conjecture des astres propre à d’importantes études. En conséquence, je fus mobilisé plusieurs nuits d’affilée à l’observatoire.

Je retrouvais les trois jeunes hommes guéris me sembla t’il, même si ils avaient été profondément touché par le mal. Leur peau s’était racornie, ils semblaient brisés, dépossédés de la fougue de la jeunesse. Miguel était devenu étrangement taciturne, et les deux autres ne quittaient presque plus le village. Je comparais avec effroi leur apparence déformée avec celle des villageois et me félicitait de n’avoir pas pu supporter cette eau putride. Je ne saurais dire pourquoi une dernière étincelle de cartésianisme me poussa a aller contacter la mairie pour les convaincre de la nocivité des eaux. Je n’y trouvais rien d’autre que la lugubre porte ouverte, en face de l’entrée. Les noires ténèbres étaient impénétrables et à l’intérieur semblait résonner un bruit monstrueux vaguement familier, mais non-humain, et difficilement animal. Je me rapprochais avec prudence, mû par une curiosité futile, de l’ouverture, reconnaissant avec horreur la chose qui m’avait fait passer une si horrible nuit a mon arrivée ici. A cette époque, je croyais difficilement aux légendes et créatures farfelues qui hantaient les fables des indigènes, mais il me semblait déjà que même les délires des anciens les plus fous ne fussent que pâle imitation de la terrible réalité. Mon cœur se mit à battre à toute allure lorsque j’entendis un clapotement distinct, un bruit de bulles en ébullition, qui se rapprochait peu à peu de l’entrebâillement. J’étais désormais devant, mais je refusais d’entrer, les échos sourds de ce qui se terrait à l’intérieur me faisant frémir. Instinctivement, je m’écartais aussi discrètement que je le pouvais pour monter à l’étage, dissimulé derrière la rambarde, assis sur un fauteuil. Je pensais encore que cette peur panique était superflue, aussi tâchais-je d’aborder un air neutre, au cas ou un des fonctionnaires passerait par la.

Mais rien ne fut, et ce pendant un temps que je ne saurais juger, je restais la à lorgner d’un œil sur la terrible ouverture vers les ténèbres, sans que rien ne se produise. Les gargouillements hideux finirent par cesser, et la seule chose qui remonta, fermant la porte, fut une des secrétaires de la mairie. Rassuré, je soupirais, constatant que j’avais été idiot. Elle m’écouta d’une oreille distraite, assurant qu’elle remettrait cela au maire.

Ma nuit fut terriblement troublée cette fois la, et je me rappelle encore des cauchemars engendrés par la funeste appréhension que me laissa cette porte ouverte. Sans doute était-ce la le tournant de mon existence, car le lendemain, je succombais aussi à la maladie. C’est Chaumer qui me le fit remarquer, constatant une cloque verdâtre sur mon bras droit. Je fus aussitôt prit d’affolement, et je l’écoutais lorsqu’il m’envoya parler au médecin. Je craignis de subir le même effet que les trois jeunes, et je ne leur en touchai d’ailleurs pas mot. Le professeur, qui avait perdu son hilarité depuis quelques temps, était désormais la seule personne en qui j’ai confiance. Je l’accordai également au médecin de San Rio, qui me surprit lors de notre rencontre. On l’eut juré indien et préservé du mal qui hantait cette terre. Nommé Quzotl, c’était un petit homme, vigoureux, vif et très cultivé. Il me conta une horrible légende d’un démon enseveli au beau milieu d’Atacama, et suggéra à mi-mot que nous avions attiré son courroux. Le constatant homme de sciences, je fus d’autant plus surpris de le trouver propre à croire à ces fables mais mon séjour dans ce village lugubre avait depuis longtemps ébranlé mon scepticisme.

Il me confia un grand bocal de liquide verdâtre, a prendre en grande quantité chaque jour. J’obtempérais et restait cloîtré dans mon appartement pour quelques temps, après que Chaumer m’ait fortement intimé de ne pas sortir tant que je ne serais pas guéri. Il me dit qu’il craignait pour moi, et m’assura qu’il ne tiendrait pas compte de mes absences.

Le liquide avait un gout étrange, presque aussi immonde que l’eau du cru. J’eus l’impression de l’étouffer en l’avalant pour la première fois.

L’horreur que je subis pendant les trois jours suivants n’est a mon sens rien comparé a ce que Miguel, les deux autres jeunes et toute la population de cette bourgade a du subir, ayant été exposé aux derniers stades de la dégénérescence. Le premier jour, j’étais couvert de cloque, qui une fois percées laissaient suinter un hideux limon. Je renforçais alors les doses, constatant qu’au fur et a mesure je supportais mieux la souffrance qui me tordait sporadiquement de douleur, mais la progression ne fut pas arrêtée. Le second jour, je voyais des hallucinations et je crachais le même limon que dans les cloques, mais en plus solide, et doté de striures noires. Ce calvaire, j’espère que personne d’autre n’aura à l’endurer, car la troisième phase mit un terme a mes convictions les plus cartésiennes. Mon corps vivait, seul. Je le sentais bouger, je sentais mon cerveau agressé par une tumeur démoniaque, et j’avais l’impression que mon sang même se tournait en cet hideux mucus. Le remède de Quzotl avait lui aussi changé de teinte, se noircissant au fur et a mesure du temps. Je me refusais désormais à le prendre, mais mon corps semblait vouloir l’avaler goulûment. Je ne sais comment je parvins à m’en tirer, mais je crois que c’est grâce à l’heureuse lueur du soleil. Le docteur m’avait précisé de garder la préparation loin de la chaleur, mais cet oubli me sauva probablement la vie. Je me réveillais au début de la journée, en proie a d’horrible spasme, et mes bras s’agitaient, réclamant un quelconque apport, pour que finalement, mon corps torturé par le mal se tourne vers le récipient. Il était alors verdâtre, strié de noir, mais, lorsque la journée touchait à son terme, le verre était brûlant, et l’immonde chose qui reposait à l’intérieur avait changé. Il s’était solidifié, entouré d’une couche de semblance de champignons, et avait totalement changé de couleur pour devenir marron.

Luttant de toutes mes forces contre l’innommable supplice, je revins peu à peu à la raison. Le lendemain, je crachais à nouveau l’ancestrale malédiction, en quantités démentielles, mais totalement noirâtre. Mon état s’améliora rapidement et mon corps m’obéissait de nouveau. Je bus de grande quantité d’eau saine, me sentant purifié. Une journée de plus fut nécessaire pour que je perce les terribles boursouflures, mais la encore, les répugnantes choses qu’elles contenaient s’étaient affaiblies.

La vérité commençait alors à poindre en moi, mais c’était encore trop brouillon pour que je puisse percevoir l’ampleur de la chose. Je réalisais que je n’avais pas mangé depuis cinq jours, mais je fus dégoûté par l’ignoble sensation que me procurèrent les premières bouchées de mon repas. Un gout semblable à l’eau et au remède.

Ma tête se mit à tourner alors que les éléments du terrible piège se mettaient en place. J’aurais pu, j’aurais du en terminer maintenant et m’enfuir de ce monstrueux hameau, mais je tenais tout cela pour trop simple encore. Cela m’aurait épargné mes cauchemars rémanents qui ne s’effaceront sans doute jamais et cette peur de l’avenir, mais j’étais déterminé. Je croyais encore en un espoir. J’eus néanmoins la présence d’esprit de faire mes valises. Le village était tout aussi désert que d’habitude, aussi n’eu-je aucun souci a charger la voiture de Miguel, ou plutôt ce qu’avait été Miguel, avec la ferme intention d’aller prévenir le Pr. Chaumer. Je songeais alors avec inquiétude qu’il était sans doute trop tard et que je ne me rendrais compte que d’un horrible désastre en partant l’avertir, car sans doute les Chiliens qui l’entouraient étaient ils aussi dans le secret. Mais cette action, je ne l’accomplis jamais.

En embarquant précipitamment les valises, je me rendis compte que l’hôtel était également vide. Ca n’était guère une nouveauté, car les voyageurs étaient extrêmement rares, et cela m’aidait, car je suspectais également les réceptionnistes d’être des parts du monstrueux complot. Cependant, cela signifiait que je risquais de croiser l’un d’entre eux. Par prudence, je déplaçais la voiture, chargée avec intelligence pour ne pas rendre les bagages trop voyants et, alors que je descendais pour la dernière fois, je constatais qu’une porte semblable à celle de la mairie était ouverte.

Je frissonnais de terreur, en repensant à toutes les horreurs que j’avais vécu, à la peur que j’avais ressenti là bas, mais la curiosité me prit, dans un accès de démence. Oui, j’étais fou de ne pas courir me sauver, de démarrer en trombe et de disparaître pour toujours, loin de cette ignoble machination, mais l’abîme démoniaque m’attirait de toutes ses forces.
Je m’engageai alors dans l’escalier, avec autant de silence que je le pus. L’ensemble était paradoxalement en très bon état et souillé d’un produit gluant au sol. Mon cœur battait plus que jamais, mais la quête de la vérité était plus forte que tout. C’était d’ailleurs ainsi que mon périple avait commencé.

Les marches défilèrent dans l’escalier en colimaçon pour que j’arrive a un tunnel qui n’était non pas construit en maçonnerie, mais creusé dans la terre. Même les quelques plantes qui pouvaient pousser la avaient flétries. Je poursuivais alors ma marche folle, oppressé par l’étroitesse du conduit, apercevant trop tard qu’il y’avait une pièce murée qui communiquait avec l’escalier. Peu importait, je continuais a errer à l’intérieur de ces corridors maléfiques, talonné par des sensations fiévreuses qui me conduisaient au seuil de la démence. Suant, j’arrivais au premier lieu de mon cauchemar : Une grande salle semblable à une pièce d’église ou l’officiant n’était pas un prêtre, mais bel et bien Quzotl. Dans une robe de cette indescriptible couleur, il bafouillait dans des mots impies des choses que je ne pouvais pas, que je ne voulais pas comprendre. La salle répondait avec une ferveur affolante, mot pour mot et en chœur. Puis la voix du médecin changea de ton et il proféra :

« Les Grands arrivent. Les Grands, dont la miséricorde nous touche tous, poursuivent leur arrivée. Les Grands sont la. »

« Les Grands sont la ! Les Grands sont la ! » Vociféra la masse humaine dégénérée qui l’observait.

« De par delà les étoiles, de l’autre coté de l’univers, les Grands arrivent. »

« Les Grands arrivent ! Les Grands arrivent ! »

« L’appel a été entendu ! Les messages célestes ont été délivrés ! Les Grands arrivent ! »

« Les Grands sont parmi nous ! »

« Les Grands accueilleront bientôt un nouveau fils de leur engeance ! Puisse-t-il être fort et apporter la parole ! Puisse sa ferveur et sa loyauté recouvrir ce monde et préparer l’arrivée des Grands ! »

« Puisse-t-il être fort et apporter la parole ! Puisse sa ferveur et sa loyauté recouvrir ce monde et préparer l’arrivée des Grands ! »

Je frémissais encore à la pensée que ce « nouveau fils » devait être moi, sans doute. Je commençais alors a entrevoir une nouvelle partie du puzzle, a moins que tout cela ne soit que le fondement d’une obscure secte. Si cela avait été la vérité, alors mon âme ne serait pas autant troublée, et ma peur ne serait pas semblable. Si cela avait été la vérité, alors je n’écrirais pas cela comme je le fais aujourd’hui et je ne tremblerais pas en me remémorant la fin de ce voyage de démence.
En retournant sur mes pas, persuadé que cela tenait encore de ressorts mortels et que, sans doute, je pouvais échapper à cette horreur, je fus attiré par cette pièce dont j’avais parlé quelques lignes auparavant. Quelque chose s’y trouvait.

C’était bien la l’odieuse chaumière qui m’avait tant fait redouter pendant mes nuits, un énorme bloc dotés d’angles saillants, mais ou figurait, au beau milieu, une trappe. Je soulevais la grille qui la fermait et constatait que les tuyaux n’étaient pas des tuyaux a eaux, mais étaient marqués par une infecte propagation de champignons et de ce mucus maudit. Des dizaines de ces tuyaux partaient de la dans toutes les directions.

Une autre chose, plus horrible encore, acheva le doute en moi. Je ne sais comment je n’ai pas crié, ni comment je ne l’ai pas vu avant, mais cette batterie d’éprouvettes géantes ou était enfermé des corps, dans un liquide de cette même couleur indéfinissable, était horrible à voir. Oui, c’était terrifiant de voir des corps vide de tout organe, dépouillés de leurs yeux et de leur dents, qui flottaient la, mais encore plus parce que je les connaissais. Ils étaient des dizaines, assurément, mais les trois premiers n’étaient rien moins que les corps inoccupés des trois jeunes hommes.
Ebahi, je posais ma main sur les «éprouvette », constatant que quelques immondes appareils étaient reliés aux corps et au bord des conteneurs. Egalement, une date était apposée a coté de ces cuves cauchemardesques. La date correspondait a peu près à celle ou je les avais revu, sans doute la date de leur « capture ». J’avançais alors dans les rangées, constatant que tout les habitants du village avaient succombés a cette horreur, il y’avait quelques années pour les plus anciens. Il ne me restait plus qu’une rangée, la plus ancienne, lorsque je la vis, la chose qui brisa mon âme. Emergeant du conduit, une espèce de bave immonde, d’où jaillissait sporadiquement des tentacules, une théorie des plus hideux déchets d’égouts, mais parsemée de champignons flétris, et dont la tête se contorsionnait dans toutes les dimensions ; laissant apparaître un regard impénétrable dans ces yeux rouges, qui s’opposaient au reste du corps, vert et noir. Caché derrière les récipients, je ne fus pas vu, et heureusement, car la taille de la chose une fois qu’elle eut glissée entièrement du conduit était colossale. Ma grande frayeur ne fut pas quand elle s’approcha de l’un des récipients et entra je ne sais comment à l’intérieur, remplissant alors, par d’hideuses contractions et de dégoûtantes transformations ; tout ce que ce corps avait laissé de vide. A nouveau, la bête sortit comme si elle traversait la seringue, mais avec la forme du villageois, dont le corps originel stagnait encore à l’intérieur.

Je manquais de vomir en songeant alors que les organes de ces pauvres gens avaient du être peu a peu rongés et remplacés par ce mucus. Je tremblais en pensant que j’avais du lutter avec la conscience d’un de ces êtres, qui déjà à peine parcellaire dans mon corps le dominait presque entièrement. Mais ce ne fut pas ça qui me fit fuir à grandes enjambées, bien que la créature ne se mit pas à monter les escaliers mais a s’engager vers la salle de prières. Non, ce n’était pas la terreur suprême qui m’inspira la révélation finale, alors que je regardais la dernière rangée de victimes de la diabolique machination.

Quand je l’eu vu, je perdis toute raison, ne prenant pas la peine d’y croire ou non, je bondis entre les conteneurs, montant les escaliers a une allure folle, démarrant la voiture en trombe et quittant ce pays maudit pour toujours. C’est cela qui me fait craindre, par paranoïa peut être, que le contrôleur cité au début de mon texte soit d’entre eux, car si je n’avais pas vu cette horreur finale le regard de l’homme, aussi douloureux a supporter que celui de l’irréelle créature, ne m’aurait pas retenu mon attention. Non, car j’aurais alors pensé que cet envoi macabre d’outre-espace d’une engeance méphitique avait commencé ici, a San Rio, ou plus précisément à l’observatoire, car les scientifiques étaient tous les premiers touchés. Oui, j’aurais alors pu penser que seule cette partie du monde avait a craindre le début de ce fléau et qu’il serait possible de raser toute cette tentative de transformation et de « préparation. » Or, pour cela, il aurait fallu que le premier touché soit un des scientifiques Chiliens, et non pas un étranger ayant déjà vagabondé de longue date dans le reste du monde. Car si la date du premier des Chiliens touché se reportait au 18/09/1917, le véritable premier dont la peau flottait devant moi avait été contaminé en 1889, bien avant son arrivée au Chili. Et il s’agissait la de la dépouille du feu Pr. Auguste Chaumer.
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